Grenade au bord de la mer

Grenade ville rêvée orange comme le poing
Au bout du verger de la phrase
Grenade sans nom de matière
Grenade emplacement de désirs
Grenade simple nom comme on s’attache bien
A l’écorcement l’effeuillement
L’éparpillage
Dans tous les coins de la pièce

Grenade place de ville villégiature d’une fontaine
Dregane régnante
Dargene hallucinée
Regnade la grande
Grenade grande brûlée
Sur le sol éparpillé
Les fruits la bouche qui mord et tue
Qui se soucie du dessin
Sous le goût de l’esprit-souche –
Triptyque remuant de nuances.

Grenade la ville à trois coups
De feu de danse et de théâtre
Grenade à l’envers à l’endroit :
aucun autre motif que la sympathie d’un nom
Grenade souffre brisé
Grenade-Pompéi
Ville des morts et de l’oubli
Villes volcanisées
Galvanisantes îles
Pour l’archipel de l’esprit un isthme à chaque pensée

Grenade gredine et Grenade est en garde
Pour la conquête illuminée
Grenade militaire et militant arpège
Porté par l’orange lèvre d’Afrique
Grenade qui n’est plus Grenade
Grenade devenue tout autre chose qu’elle
Grenade explosée
en des fragances de pépins
en une pépinière de fragments
d’où sort une rose étrange et belle

Grenade la nouvelle Rome
La Babylone de l’esprit
L’antique récente disparue
La toujours sue et toujours nue
L’amour de ruine et de silence
Grenade rouge grenade argende
Vers où s’envole la Colombe
d’un Occident encore moderne

Julien

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