Archives Mensuelles: avril 2015

Éthique du sujet

Elle instaura la prohibition
des corps des cœurs
de toute attraction ;
ardent symptôme qui,
des angoisses naissantes,
imposait à l’homme
sa cruelle descente
Il vomissait au vide ses névroses stériles
la trachée engourdie, l’œil humide,
volatile esprit
Hanté de questions,
paranoïaque rongé à l’os
il ressassait sans cesse
ses stériles obsessions
Lame impure infectant les entrailles
Oui, abandonne cet imaginaire
et crève enfin
de tes fantasmes

KV

Z –

zones astrales zones
dans lesquelles l’homme ne pose
ni le pied ni
l’esprit

zones mortes zones
d’absence dans l’espace
qui nous sépare
de nous

toi, du peuple qui n’a plus de mots
toi, voix creuse, bouche noire dans les métros
tes dents sont des passeurs de mystères
tes yeux clignotent aux heures saignées

zones trouées zones
sans chemins tracés
tout reste
à dessiner

zones au seuil de rien
au devant de tout
zones

zones

tu n’atteindras

qu’elles.

Ariane

Quand tout a été dit

RaskZapQu’est ce qu’il nous reste quand tout a été dit ?
Le silence s’installe on revoit notre vie
Les drames et nos amours défiler sans relâche
Dans notre tête épuisée Pellicule pleine de taches

Après la dernière pluie et la fin de l’espoir
Il ne reste rien à faire et plus grand-chose à voir
Nous dormons sans rêver Nous sommes déjà morts
Après avoir vidé la rivière de son or

Levons bien haut nos verres C’est le temps des adieux
Que coule notre sang Nos prières et nos larmes :
En trichant nous avons gagné trop vite le jeu
Abandonnons nos vies Rendons enfin nos armes

RaskZap (illustration) & Walden (texte)

Sodome

Souviens-toi Sodome

De ton peuple halluciné

Dont le sang déchaîné

Aurait terrorisé le Colisée de Rome

 

Rappelle toi Sodome

Combien de meurtres et combien de plaies

Dans le cœur des hommes

De ta cité sommeillaient.

 

On t’appelait Sodome la débauchée

Le tombeau des voyageurs

Livrés aux vices des égorgeurs

Jouissant du sexe et de l’épée.

 

Un jour, pourtant, vint l’Éternel

Qui dans un bruit assourdissant

Foudroya la masse des mortels

Comme des insectes insignifiants.

 

La meute des fils de Caïn et du Serpent

Juchée sur ce monceau de charogne

Pleurait ensemble sans vergogne

Les yeux aux ciels, affolés comme des enfants.

 

Mais Le Père emporté par sa fureur

Déchaîna sur ces dénués de morale

Comme pour réparer son erreur

Les flammes les plus infernales.

 

Ainsi moururent les hérétiques

D’avoir insulté Dieu par leurs excès

Figures de proues , anges sataniques

Ave Sainte Sodome, Patronne de l’immoralité.

 

Yoann Franchetti

Vers l’infini, et au-delà !

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Si si, c’est vrai. Allez jeter un œil à notre rubrique Qui sommes-nous ?

L’écorce

Nest

Si sous l’écorce de tes beautés

si souvent sourdes,

Pleut la nuit, souffle le vent,

Sors de l’ombre.

Et tout le temps que cela prend

te dérobe au jour

Décroche l’aspérité,

La pénombre.

Si sous l’écorce souvent sourdes

se froissent tes mains,

C’est que tu meurs à petit feu

Tu es l’ombre.

Si sous l’écorce de tes beautés,

si souvent sourdes

Crève le jour, approche-toi

Des décombres.

La Sérendipe

Drôme

bddrome

Lucy M

En vérité je suis nu

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En vérité je suis nu Je suis complètement nu Je n’ai pas vraiment de vêtement autre que ma peau et rien d’autre pour écrire que mes doigts et rien d’autre que mon corps pour écrire avec mes doigts

La vérité c’est que je me suis endormi et dans un rêve brumeux j’ai vu avec mon corps avec mes mains aux doigts tendus J’ai vu en vérité un géant stoppé net dans sa course de géant Des structures inédites faites d’acier et de néons au phosphore aveuglants En vérité je me suis brûlé le bout des doigts en essayant de les écrire

Il y avait dans le brouillard des ombres qui déboulaient près de moi j’aurais pu les toucher en tendant la main j’aurais pu les écrire Ils fusaient comme des balles perdues sans me voir j’étais nu je suffoquais Respirer le brouillard c’est pas possible et il fait froid et le sol tombe la terre s’effondre et je suis nu C’est la vérité c’est ce que j’ai vu

Le sol s’est effondré et je suis tombé sur une chaise le plastique colle à ma peau nue du bas des fesses aux omoplates Mes doigts sont là et s’agitent et je veux retracer mon rêve il m’échappe je perd je perd La vérité coule entre mes doigts et je ne peux plus la toucher et déjà je ne suis plus nu ma peau ne colle plus au plastique plus de tâches sombres sur mes rétines Oublié en vérité les néons comment ils ont brillés Je sais que je m’en suis brûlé les doigts j’ai encore un peu mal

Il y avait un géant figé et des ombres autour de moi Je dois retourner là-bas sinon je deviens fou et c’est la vérité

Touda (illustration) & Walden (texte)